jeudi 30 juillet 2009

L'histoire de la musique de film

A la fin du premier montage, à quelques semaines du mixage final, le réalisateur doit se familiariser avec sa création. Une fois le montage accepté comme une hypothèse finale, le réalisateur utilise un autre langage pour rendre émergentes des idées et des informations stylistiques. Face à la musique, le cinéaste conçoit celle-ci comme un média ambigu. Le code musical plus ancien que celui du cinéma est chargé dans son expression d'une puissance d'évocation bien supérieure. C'est ce qui pousse certains cinéastes à refuser le compromis de la mélodie pour choisir une dimension abstraite de la musique, ayant peur que celle-ci par des séductions trop fortes et qui viennent de loin ne banalise son propos.
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Une fois les minutages musicaux déterminés, le dialogue avec le cinéaste n'évolue guère. Ce dernier transmet des indications qui, souvent, sont davantage des questions que des certitudes. Le compositeur doit alors procéder avec prudence, s'il est toutefois tenaillé par une quelconque exigence.Son travail progresse alors que la date du mixage se rapproche inexorablement. Le montage s'affine, les conditions de la sortie du film et de l'image terminale qu'il devra apporter également. La musique est souvent le dernier atout, la dernière touche finale à la réalisation du film. Le moment de vérité va se situer à l'instant de l'enregistrement de la musique en présence des musiciens, de l'image et de l'équipe du film (équipe de montage, réalisateur et producteur).L'enregistrement terminé, subsiste une interrogation : quelle sera la réelle disposition de la musique dans la chronologie filmique et comment sera sa restitution sur la bande-son et dans les salles de projection ? Il n'est pas rare de voir des musiques enregistrées à l'image se retrouver à d'autres moments du film ou bien des numéros musicaux supprimés sans consultations préalables du compositeur. Il arrive d'ailleurs que des compositeurs ne voient pas les films pour lesquels ils ont travaillé. Souvent, ils savent que leur travail a été dénaturé par le mixage ou que la restitution chronologique n'a pas été respectée. Le compositeur Vladimir Cosma, par exemple, préfère réécouter sa musique isolée de tous les bruits parasitaires qui accompagne la bande-son. Le musicien qui a investi beaucoup de son temps, de sa technique, de sa personnalité dans le discours musical d'un film est quasi-impuissant quant à la vérification de l'insertion de son écriture dans le concert filmique. Il y a réussite quand la musique abandonne les signes extérieurs de sa richesse pour s'identifier au balisage sonore de la trame filmique. La musique vient en surimpression pour se mélanger à la matière sonore (bruitages, dialogues) pour créer une nouvelle fusion, un nouveau langage créant l'émotion et un rythme nouveau à la scène.

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